La forteresse.

Erioch



" Le coeur d'un guerrier devrait être comme le fer : impitoyable, inflexible et ne se souciant de rien d'autre que de son devoir. Avec un tel coeur, un guerrier peut faire face aux terreurs de l'univers sans s'émouvoir ni faillir. " -- Attribué à Ferrus Manus.

La forteresse d'Erioch est un vaste bastion spatial situé à la frange du système d'Erioch dans le vide sauvage qui s'étend entre les percées de Canis et d'Archeros. Elle se trouve dans une zone morte stellaire uniquement peuplée d'une poignée d'étoiles défaillantes et très anciennes., parmi lesquelles Erioch elle-même.
Masse agressive de basiliques, de dômes et de flèches blindés, la forteresse est hérissée d'assez d'armes pour rivaliser avec une flotte de navires de guerre, dissimulant bien le fait que sous la céramite et la puissance de feu impériales, elle est bâtie sur une ruine qui était déjà vieille quand l'étoile de Terra commençait à se former. A l'intérieur s'étend un vaste labyrinthe de couloirs tapissés de poussière qui serpentent entre des chapelles silencieuses et des cryptes blindées scellées par des portes en adamantium. Sous les bannières dépenaillées, vestiges d'une gloire passée, les frères de bataille de la Deathwatch qui y résident se meuvent entre leurs cellules, leur terrain d'entrainement, leurs arsenaux et leurs salles de briefing comme autant de spectres dans une cité morte, leurs effectifs absorbés et dissimulés par l'immensité du dédale.

Dans la forteresse, les membres de la Deathwatch se rassemblent pour se réapprovisionner, s'entraîner et faire leurs rapports. De là, les équipes d'extermination sont envoyées en mission aux quatre coins de l'étendue de Jéricho, voir parfois au-delà. La forteresse contient de vastes cathédrales de commandement où les capitaines de la Deathwatch viennent discuter de stratégie ou des évènements survenus dans leurs juridictions, et consulter l'Inquisiteur de la Chambre et le Maître de la Veille. A côté des immenses Astartes trottinent, bien plus nombreux, les serviteurs et les serfs encapuchonnés à l'esprit effacé qui maintiennent la forteresse en vie et en état de fonctionnement.
Ces serviteurs lobotomisés ou assermentés manient les armements de la Forteresse et effectuent sous l'oeil du Maître de Forge la maintenance de ses esprits de la machine. Privés de leur passé par le conditionnement mental, ils sont serviles et zélés. Ils n'ont aucune vie en dehors de la forteresse et aucun but si ce n'est la servir.

En dehors des frères de la Deathwatch et de leurs serviteurs (y compris le cloître de navigators et d'astropathes attachés à jamais à leur service), la Forteresse accueille parfois des membres de la Très Sainte Inquisition et leurs suites d'agents du trône, d'acolytes et autres hommes de mains. La plupart de ces inquisteurs viennent consulter la chambre de Vigilance, examiner quelque article récupéré par l'Astartes ou effectuer en personne une demande d'assistance.
Au fil des longs millénaires, bien des inquisiteurs sont passés par la Forteresse.
Certains pour de longues périodes, d'autres pour quelques heures. Certaines cryptes sont à jamais condamnées sur injonction d'un inquisiteur aujourd'hui défunt.
Cependant l'autorité suprême de la Forteresse, même devant l'Inquisiteur de la Chambre reste le Maître de Veille, plus expérimenté capitaine de la région. Gare à celui qui osera défier son juste droit.

Affirmer ses compétences et endurcir son esprit sont des activités qui constituent moins un sacerdoce qu'une obsession chez les frères de bataille. Ainsi la Forteresse comprend de vastes salles destinées à la pratique d'exercice à balles réelles dans des divers environnements (zone en ruine, vide spatial, tunnels étroits et inondés...). Le long de ces champs de tirs se trouve de petites chambres plus modestes où les astartes s’entraînent au combat au corps à corps ou exercices des lames, des frappes à mains nues et au sciences antiques mais indispensables de l'arcu (ou athlétisme en bas gothique). De nombreuses cages blindés permettent aux frères d'éprouver leurs talents face à leurs pairs.

On trouve aussi de vastes bibliothèques remplies de traités de tactique, de rapports d'anciennes missions et de textes spirituels destinés à édifier les facultés mentales des frères de bataille.

Pour les archivistes pourvus de dons psychiques, des chantreries protéfées par force boucliers et sceaux permettent aux psykers d'affiner leurs talents uniques afin de mieux servir l'Impérium.

En plus de ces lieux où le guerrier peut entraîner son corps et son esprit, il existe des sanctuaires où les space marines peuvent endurcir leurs âmes. Ces sanctums dispersés sont souvent construits autour des tombes de frères de bataille abattus et on y accède par de longs et tortueux parcours dans les profondeurs de la Forteresse. Dans les silencieuses bouffées d'encens, les membres de la Deathwatch méditent sur leur devoir et observent les traditions de leur chapitre d'origine. Nombre de ces petits sanctuaires comportent des bannières et des reliques offertes en signe de respect par des chapitres dont les frères ont trépassé au sein de la Deathwatch. On dit qu'on trouve les témoignages de plus d'une centaine de chapitres dans ces foyers de recueillement au sein d'Erioch, y compris les livrées et les icônes de certains qu'on a oubliés depuis des millénaires. Chaque sanctuaire est vénéré par tout membre du chapitre correspondant qui vient à la Forteresse.

Les membres de l'Adeptus Astartes en faction dans la Forteresse sont logés dans des cellules relativement spartiates. Dans la tradition de la Forteresse, elles sont nues, sans décoration. Les murs sont formés de pierre non enduite ou de métal non poli, ne contenant qu'une simple table de pierre pour se reposer et des compartiments pour stocker les armes personnelles de chaque frère, ses objets de culte et ses effets personnelles (peu nombreux en règle générale).

Ces quartiers sont les mêmes pour chaque frère de bataille, qu'il s'agisse d'un simple scout ou d'un capitaine vénéré.

Certains individus se moquent de cette tradition de dénuement complet et orne leurs cellules de trophées, de souvenirs ou d'autres objets rappelant leurs chapitres d'origine.

Les frères nouveaux venus sont installés dans des cellules proches de ceux qui y résident déjà, sans distinction de rang, de formation de combat voir d'inimitié inter-chapitre.

Les repas se prennent dans les grands réfectoires, les frères de bataille s'asseyant sur de lourds bancs de pierre, devant des tables à plateau d'acier encadré par une lumière austère venant de bougies sacrées.

Les serfs qui vivent dans la Forteresse, les importants fonctionnaires admis exceptionnellement au sein d'Erioch, les inquisiteurs comme les membre du choeur astropathiques sont logés dans des quartiers éloignés de ceux de l'Astartes, isolés dans des enclaves qui les empêchent d'approcher le coeur de la Forteresse et ses cryptes secrètes.

L'inquisiteur de la Chambre réside de par sa fonction dans la Tour d'Airain. Une structure qui surgit dans le vide depuis la coque supérieure du bastion comme une lame de couteau dépassant du dos d'un ennemi embroché. Les frères de bataille évite par tradition cette tour et seuls une convocation officielle ou de lourds soupçons pourraient les amener dans les halls précédant cette structure. C'est dans la Tour d'Airain que l'inquisiteur de la Chambre abrite son personnel et il s'agit en pratique de son domaine, qu'il gère selon son bon vouloir. C'est ici qu'il reçoit ses propres invités, quoique certains ne possèdent pas ses faveurs et doivent se contenter d'être logés dans une annexe servant aux logements humains très rarement utilisée.

Les arsenaux de la froteresse sont enfoncés profondément sous sa coque blindée, protégés par les plus épaisses des portes anti-explosion et des couches internes de parois de protection contre le vide du genre qu'on voit plus souvent pour protéger les Titans de combat.
C'est là le royaume du métal et de la lumière actinique, du rythme des marteaux et des feux de la forge qui arme et protège les anges de la mort de l'Empereur.

Composé d'ateliers, de magasins et d'armureries, c'est le domaine des techmarines qui servent au sein de la deathwatch, et tous sont placés sous l'autorité ultime du Maître de la Forge de la Forteresse. Les épées tronçonneuses, les haches énergétiques, les bolters, les modules d'atterrissage, les tanks, les canons thunderfire et tous les outils de l'Adeptus Astartes sont stockés ici, leurs esprits de la machine belliqueux calmés par le bourdonnement mécanique des serviteurs et le contact d'huiles sacrées jusqu'à ce qu'on est besoin d'eux.

On y trouve aussi des milliards de balles, de chargeurs et de tambours de munitions, depuis la plus élémentaire des cellules laser jusqu'au macro-obus gravistabilisé que tirent les principales batterie de défense.

C'est dans les coins les plus reculés des arsenaux, dans des salles secrètes, plongés dans un sommeil artificiel qu'on trouve les anciens de la Deathwatch. Ceux qui ont été si griévement blessés qu'ils ne pouvaient plus retourner au combat, et qui pourtant se voyait privés d'une mort honorable.
Ceux là, avec la bénédiction de leur chapitre, peuvent rester au sein de la Deatwatch et avoir l'honneur d'être installés dans la toile cyborganique d'un sarcophage blindé afin de pouvoir servir une fois encore leurs frères de bataille en tant que dreadnoughts dans les temps de grand péril.

Seules des rumeurs évoquent ces antiques et implacables guerriers d'acier qu'on dit être au nombre de trois.
Ils n'ont cependant pas été activés depuis un siècle au moins et seul le maître des forges sait où s'il se trouve et dans quel état.

Les armes les plus exotiques et les plus puissantes sont cependant enfermées dans des cryptes particulières. Scellées au plus profond de la Forteresse, accessibles unqiuement à ceux qui possèdent les secrets leur permettant d'y parvenir. Certaines cryptes ne s'ouvrent qu'aux membres d'un chapitre particuliers tandis que d'autres peuvent être franchis par les porteurs d'une matrice génétique d'un primarque spécifique, ou à défaut avec la bénédiction d'un individu répondant à de tels critères.

Certaines cryptes ne reçoivent que des membres de l'adeptus mechanicus voir des inquisiteurs.

On sait que les plus secrets et les plus terribles engins de morts se situent tous dans les catacombes extérieurs de la crypte Oméga, la grande chambre scellée et inviolable au coeur de la Forteresse. Ces armes dont seules les légendes évoquent l'emploi comptent des charges à implosion de torrent-vortex, les effroyables bombes à virus dévoreur de vie, les enfants du cauchemar.
Ces armes ne sont pas distribués par le Maître de la Veille, ni par des codes particuliers, ni encore par le biais d'une signature génétique spécifique.
Ces armes sont mis à disposition par la Forteresse elle-même, par la volonté de son esprit de la machine ou d'une âme ancienne prisonnière des systèmes qui reposent au centre des nombreuses chambres de la Crypte. Cette volonté observe les Étendues et attend son heure.

La Chambre de la vigilance est le conseil de guerre de la Deathwatch dans l’Étendue de Jéricho. Fondée sur une tradition dont l'origine remonte a depuis longtemps sombré dans l'oubli, la principale raison d'être de la Chambre de Vigilance est de discuter des répercussions des évènements de l’Étendue de Jéricho et de décider comment la Deathwatch doit y répliquer. Les raisons d'une convocation de la Chambre de la Vigilance peuvent être nombreuses et variées. Généralement une telle réunion succède à l'obtention de nouvelles données sur une menace ciblée par la Deathwatch.
Il est à noter que ces dernières décennies, c'est l'ouverture de plus en plus fréquentes, de nouvelles section mitoyennes de la Crypte Oméga qui ont généré de pareilles réunions.
La Chambre de la Vigilance se situe dans la salle centrale de commandement de la Forteresse, elle est circulaire, d'un diamètre d'environ deux cents pas. Son plafond est un vaste dôme au centre duquel est serti un cercle de cristal renforcé qui laisse entrer la lumière du soleil mourant Erioch. Quand a lieu une réunion les braseros brûlent de l'encens dans sept alcôves placées sur le pourtour de la salle et des servocrânes jaunis par le temps tournoient dans les airs pour enregistrer ce qui s'y passe dans les moindres détails. Le sol est en pierre noire, incrustée de symboles et de citations du Codex Astartes forgés en adamantium. Le symbole de la Deathwatch repose au centre de la salle, sous la lumière pâle que projette Erioch dans l'espace. Il n'y a aucun matériel permettant de s'asseoir dans la salle, tous les participants se tiennent debout; symbolisant par là leur veille éternelle et sans répit. Des générateurs de champs inhibiteur sont incrustés dans le sol et le plafond, ainsi que des baffles vox, des projecteurs hololithes et des générateurs de sons servant à afficher et transmettre des informations lorsque les circonstances l'exigent.

L'effectif de la Chambre n'est pas fixé. Elle est composée de tous les membres aînés de la Deathwatch présents au moment de la convocation, plus tout membre de l'Inquisition présent à la forteresse qui y serait invité et tout autre serviteur de l'Impérium dont la voix et le savoir auraient une importance pour les délibérations de la Chambre. Les effectifs de la Chambre de la Vigilance vont et viennent, mais la tradition veut que deux postes soient permanents : celui du Maître de la Veille et celui d'Inquisiteur de la Chambre. S'ils ne sont pas là tous les deux, quelques soient le nombre de participants, on jugera que le quorum n'est pas atteint.

La Crypte Oméga est un complexe scellé d'antiques machineries, de catacombes et de salles situées au coeur de la Forteresse. Elle en fait partie depuis la fondation de la Deathwatch dans l’Étendue de Jericho. Ce qui habite et réside au sein de la Crypte est un mystère pour tous les vivants.
La crypte elle-même est une section vaguement cylindrique de la Forteresse qui s'étend sur de nombreux étages en son centre. Il n'y a qu'une entrée à la Crypte Oméga : une seule et unique porte que quarante pas de haut.
La porte est scellée et blindée par des couches superposées de boucliers et de plaques d'adamntium aussi épaisses que la proue d'un vaisseau de guerre. On y trouve gravés des symboles de la Deathwatch et l'antique rune Terrane oméga entourant une représentation de l'Empereur qui étrangle un serpent. Au-dessus de cette grande double porte se trouve une inscription en bas gothique :

Chaque frère de bataille fraîchement affecté à la Forteresse est emmené devant cette inscription pour y prêter son serment de veilleur.

Aucun être vivant ne peut ouvrir les portes de la Crypte : elles s'ouvrent uniquement sur l'ordre d'appareils antiques et mystérieux situés en son coeur. Ceux qui y ont pénétré ont traversé des couloirs et des escaliers en spirale bordés de catacombes et de cryptes annexes, toutes barrées par leur propre porte anti-explosion et entourées de fragments de parchemins secs et friables ainsi que d'inscriptions archaïques gravées dans l'argent.
Derrière chaque chaque porte attend un des secrets de la Crypte Oméga. dans une chambre blindée, et tous sont protégés par de puissants systèmes de défense automatiques et des verrous d'une insondable complexité.

La Crypte livre ses mystères au gré des évènements secouants l’Étendue, et le silo central de données de la Forteresse est inextricablement lié aux profondeurs de la Crypte. Parfois elle réagit aux informations transmises par les stations de guet, ou les frères de bataille intégrant leurs rapports aux données du silo.

Il est impossible de comprendre la "logique" qui organise les réactions de la Crypte. par exemple, l'apparition de la flotte ruche qui menace la percée d'Orpheus n'a provoqué jusqu'alors aucune réaction de la Crypte. mais lorsque les tyranides s'en sont pris à des cibles spécifiques, les portes se sont à nouveau ouvertes.
Cette énigme continue de troubler les inquisiteurs comme les space marines qui restent dubitatifs et impuissants devant elle.

Chaque fois que la Crypte s'ouvre, elle ouvre une seule de ses chambres, celle-ci vidée, un système d'alarme prévient le ou les mandataires qu'ils doivent repartir immédiatement de la Crypte en avertissant les traînards des conséquences fatales que revêtirait une absence d'obéissance à ces consignes.
On a enregistré jusqu'alors des dons comme des ouvrages pleins de connaissances archaïques, d'étranges fragments d'appareils Xenos, d'antiques armes forgées à une époque oubliée, des réservoirs de virus capables de réduire un monde à néant, d'énigmatiques cartes des étoiles et des spécimens Xenos des plus curieux.
Une fois déjà la Crypte à produit un antique astropathe pris dans un champ de stase. Une fois réveillé, celui-ci a envoyé un bref message astropathique et prononcé deux mots avant de mourir soudainement de vieillesse extrême une fois sa mission accomplie.

Au centre la Crypte Oméga se tient cachée une autre crypte. Le secret des secrets, gardé par des dizaines de verrous qui s'ouvrent lentement, un à un au fil des siècles. la Chambre de la Vigilance pense que la vérité ultime est scellée dans cette chambre, et qu'il s'agit peut être de la dernière arme dont la Deathwatch aura besoin dans l’Étendue de Jéricho.

Quelles mains ont construit cet endroit ? Quels sciences pré-cognitives les créateurs de la Crypte Oméga ont employé ? Personne ne le sait. Mais une chose est certaine, il s'agissait d'êtres humains. En effet, outre l'architecture de la crypte, c'est dans l'air qu'elle contient que la Deathwatch a découvert une preuve factuel de cette affirmation. Un agent pathogène très puissant circule dans l'oxygène de la crypte, ce dernier est inactif en dehors de la Crypte elle même, mais on sait qu'il est systématiquement fatal à toute espèce de l'univers connu en dehors de l'être humain.

La Chambre de la vigilance a pour devoir de protéger la Crypte, d'utiliser ses informations et d'y obéir pour défendre l'Impérium comme bon lui semble. C'est une lourde responsabilité que ses membres ont dû assumer de plus en plus souvent lors des décennies qui se sont écoulées depuis l'ouverture du portail Warp et le début de la Croisade Achilus. Désormais il ne reste plus que quelques verrous bloqués dans la crypte intérieure.